Les Chapelles de Manigod – Article 1 : La chapelle du Villard-Dessous
Il est assez remarquable que les 6 chapelles de Manigod soient placées sur deux lignes : l’une s’étend par le fond de la vallée, depuis le Villard-Dessous jusqu’à la Charmette en passant par les chapelles de Joux et Tournance, tandis que l’autre ligne s’étend du Montpellaz au Plan des Berthats ; de sorte que ces deux lignes forment une croix avec l’église de Manigod au croisement de ces deux lignes.
Ces 6 chapelles sont sises dans les hameaux de :
- Villard-Dessous
- Joux
- Tournance
- Montpellaz
- Plan des Berthats
- La Charmette
1 – La chapelle du Villard-Dessous
La première chapelle construite en ce lieu était la plus ancienne de Manigod : elle fut élevée en 1630 alors qu’une effroyable épidémie de peste faisait plus de 400 morts à Manigod.
Deux hommes forts pieux, le Révérend François Golliet, curé des Clefs, (vicaire à Manigod de 1611 à 1617) et son frère Pierre firent construire cette chapelle pour implorer la compassion de Notre Dame de Pitié en faveur de la paroisse. Par acte du 28 février 1631, ils lui allouèrent un revenu annuel de 35 florins (soit 23 francs, 45 centimes) pour qu’un certain nombre de messes y soient célébrées chaque année.
En 1766, on ajouta le vocable de Saint Laurent et de Saint Clair à celui de Notre-Dame de Pitié. Le 5 juin suivant, l’évêque Jean-François de Sales se trouvant à Manigod, les deux frères Golliet lui firent homologuer leur acte susdit du 28 février précédent et le prièrent de conférer le rectorat de cette chapelle au curé de la paroisse et à ses successeurs à perpétuité.
Ce lieu de prière est placé sous le patronage de la Vierge et de saints protecteurs ou guérisseurs. A cette époque, le culte des saints était très important. Les fidèles ayant parfois quelques craintes à adresser directement leurs prières à Dieu, ils s’en remettaient à ces derniers.
En 1881, cette chapelle fut déplacée et reconstruite à l’endroit actuel, sur la hauteur.
De style néogothique, fine et élancée, cette chapelle a la particularité de ressembler à une petite église. Une rosace orne le haut du porche d’entrée et 3 hauts vitraux ogivaux ont été placés de chaque côté (représentant en particulier St-Pierre, St-François, St-Claude et St Laurent).
Lors de la Révolution, la statue (en bois) de St-Laurent fut retirée de la chapelle et cachée sous un tas de foin dans une grange du hameau. Dans les années 2000, cette statue a retrouvé sa place initiale dans la chapelle.
Dans une niche au-dessus de l’entrée de la chapelle actuelle de Villard-Dessous se trouvait une « vierge de Pitié » ou « Pieta » en bois sculpté. Retrouvée en bon état, cette statuette pourrait bien être celle qui ornait l’ancienne chapelle construite en 1630, dont la fondation est décrite dans l’ouvrage » Mémoire sur les antiquités religieuses, civiles, politiques de Manigod » . Pour la protéger des intempéries, un voisin l’a retirée, nettoyée, traitée, vernie. Et pendant vingt ans cette statuette est restée dans une boîte en carton à proximité de la chapelle !
Note : à l’époque de la création de cette chapelle, le hameau du Villard-Dessous s’appelait Villard-d’Aval.
Récits des coutumes antiques des vallées de Thônes
« Récits des coutumes antiques des vallées de Thônes » fut écrit en 1905 par Claude GAY, originaire de la commune des Clefs.
Grâce à ses récits, vous apprendrez ce qu’était la vie dans notre vallée au début du 20e siècle : les habitations et bâtiments annexes (four, moulin, scierie, . . .), la nourriture, les vêtements, les fêtes (fêtes religieuses, mariages, . . . ), les veillées, . . .
Ses récits sont aussi l’occasion d’apprendre ou de réviser quelques termes courants de notre patois.
Le document original a été enrichi de sa vie, racontée par Michel Voisin, un de ses compatriotes.
Lien de téléchargement Récits des Coutumes antiques des vallées de Thônes-Claude GAY
« Village de Manigod : d’hier à aujourd’hui » (expo photo 2016)
A l’aide de photos, l’expo photo de l’été 2016 a retracé l’évolution du village (le Chef-Lieu) pendant près de 2 siècles.
Durant l’été 2016 (de début juillet à fin octobre), l’exposition photo « Village de Manigod : d’hier à aujourd’hui » a retracé l’évolution du village (le Chef-Lieu) pendant près de 2 siècles.
Près de 150 photos, réparties sur 27 panneaux ont été présentées à travers le village, sur les vitrines de la Poste, la boulangerie, la mairie/OT, l’ancienne supérette, l’auberge du Sulens, le salon de coiffure « Nathalie », les magasins éphémères, le clocher et l’ancienne mairie. Ce fut l’occasion pour les touristes/Manigodins de découvrir/redécouvrir comment les différents bâtiments/quartiers du village ont évolué.
Cette exposition, visible 7 jours/7 et 24h/24, a connu un très vif succès.
Elle a été permise grâce à d’anciennes cartes postales de Manigod et aux photos que différents Manigodins ont ressorties des placards.
Vous trouverez ci-après les différents panneaux présentés lors de cette exposition :
- Vues aériennes
- L’ancienne mairie
- L’église
- Les commerces
- L’hôtel du Mont-Charvin
- La poste
- La boulangerie
- Le quartier de la forge
- Le quartier « Chez Lansard »
- La nouvelle mairie
Vues aériennes
Les vues aériennes permettent en particulier de voir:
- L’ancien cimetière autour de l’église ;
- comment le quartier « Chez Lansard » a évolué.
L’ancienne mairie
L’ancienne mairie fut construite en 1870.
Au fil du temps, elle hébergea :
- Au sous-sol (niveau route de Thônes / route du Col de la Croix-Fry) : la cantine scolaire, la prison, le syndicat agricole, une cave d’affinage de reblochons ; une salle de réunion/exposition ;
- Au niveau intermédiaire : l’école des filles, puis l’école maternelle et l’école filles/garçons ; le secrétariat et la salle de la mairie ; le Syndicat d’Initiative ; une salle de cinéma/théâtre ; la bibliothèque M’LIRE ; des salles de réunions ; des salles de sports (gymnastique, yoga) ;
- Au niveau supérieur : des appartements.
Anecdotes
L’école située dans ce bâtiment communal a toujours été une école privée. Elle fut tenue par les sœurs de la Charité jusqu’en 19xx, puis par…..
La prison est équipée d’une porte métallique, pour faire front à tout énergumène un peu excité. De mémoire de Manigodin, elle ne servit qu’une seule fois (et un jour), comme salle d’attente pour une personne se rendant à l’asile.
Le syndicat agricole était un magasin où les Manigodins trouvaient le matériel et les denrées nécessaires à l’élevage et à l’agriculture : son, farine, blé, orge, avoine pour les animaux ; outils (faux, râteaux, fourches, tridents, pelles, « fossoirs », ….); graines et pommes de terre pour les semis/plantations ; ……… Il était tenu par
….. et ouvert …..
Dans les années 1960, une pièce, au niveau supérieur de l’ancienne mairie, a fait office d’internat pour des écoliers qui habitaient loin du village.
A côté de l’ancienne mairie (côté Nord), se trouvait le garage communal (toit bleuté et porte grenat sur la photo ci-dessus). C’est là que le Dodge (camion communal essentiellement chargé du déneigement, en trainant un gros chasse-neige métallique) était abrité, ainsi que le 1er camion Unimog acheté par la commune dans les années 1960.
L’église
L’église en bois fut remplacée par une église en dur en 1689.
Le clocher actuel date des années 1886/1887, époque à laquelle l’église fut agrandie. Auparavant, le clocher était un clocher à bulbe, comme pour la plupart des églises des Aravis. Pourquoi cette forme typique de la région a-t-elle été abandonnée ? Peut-être pour édifier un clocher plus haut, visible de tous les coins de la commune . . .
Le cimetière était situé de part et d’autre de l’église (voir vue aérienne dans « Les commerces »). Il fut démoli (et les ossements transférés dans une fosse du cimetière actuel) lors de l’aménagement de la place publique en 196x
Les commerces
La quincaillerie Vaillend (à la place de l’actuel mairie/Office de Tourisme) était renommée dans tout le canton de Thônes pour la diversité des produits proposés. Ce commerce était aussi une mercerie, un dépôt de journaux, . . . . C’était un lieu privilégié pour faire des photos de groupe (mariages, réunions de société, conscrits, . . .).
Avant d’être transformé en appartements, l’hôtel du Mont-Charvin était un mini-centre commercial (voir » L’hôtel du Mont-Charvin« ).
Le village a disposé jusqu’à 3 épiceries. La dernière a cessé de fonctionner en 20xx
L’une d’elle était également un bureau de tabac. Le bureau de tabac déménagea 2 fois (à l’emplacement de l’actuel magasin de poteries, puis à côté de l’Auberge du Sulens) avant de disparaitre définitivement.
Le village a disposé jusqu’à 2 boulangeries (voir « La boulangerie« ).
Deux bistrots (à l’hôtel du Mont-Charvin et chez Lansard) permettaient aux Manigodins (jusque dans les années 1980, les femmes allaient très rarement au bistrot) de se désaltérer, faire le coutère et taper le carton (belote). Le dimanche après la messe, il était de coutume de faire la navette entre ces 2 bistrots (une tournée d’un côté, une tournée de l’autre).
L’Auberge du Sulens, construite lors de l’aménagement du quartier « chez Lansard » a pris la place du bar/… « chez Lansard ».
Dans le quartier de la forge : la forge, une épicerie-mercerie (chalet visible sur d’anciennes cartes postales, mais aujourd’hui disparu), une fabrique de seilles (seaux en bois) et de tonneaux (chez Robinet) et la fruitière ont disparu.
L’atelier de poterie Polkadot s’est installé à l’emplacement de l’ancienne fruitière.
Un atelier de poterie « Les anges de Manigod » s’est installé au-dessus de la boulangerie.
L’aménagement du quartier « chez Lansard » a permis l’installation de nouveaux commerces : auberge du Sulens, magasin de produits régionaux « Saveurs et terroirs », salon de coiffure, 2 magasins de produits originaux et uniques (entièrement réalisés à la main) « Myne » et « LeLoupSortduBois »
Anecdotes
A l’emplacement de l’actuel magasin de poteries, se trouvait un garage (en bois) qui servait :
- De garage pour le car
- De salle de bal (fête des pompiers, kermesse, ….)
L’hôtel du Mont-Charvin
Situé à l’entrée du village, au pied de l’église, l’hôtel du Mont-Charvin fut très longtemps le centre névralgique du village.
Jusqu’en 1912, ce bâtiment hébergeait un bureau de poste, une épicerie, une boulangerie (local de vente uniquement, le pain étant fabriqué dans le four à bois situé derrière la boulangerie actuelle) et un bar-hôtel-restaurant.
Le bar et la terrasse sous le tilleul étaient un lieu privilégié de rencontres et de discussions (surtout le dimanche après la messe).
En 1912, la Poste déménage dans un nouveau bâtiment (voir « La Poste« ).
En 1964, le bâtiment est transformé. La boulangerie est déplacée à son emplacement actuel (voir « La boulangerie »)
En 19 , toutes les activités commerciales sont stoppées. Le bâtiment est transformé en appartements.
Anecdotes
La Poste
Jusqu’en 1912, le bureau de poste était installé dans le bâtiment de l’hôtel du Mont-Charvin (coté Nord). Le local était équipé de volets métalliques blindés (anciennement, les bureaux de Poste étaient utilisés pour envoyer/distribuer le courrier, téléphoner, envoyer/recevoir télégrammes, colis et faisaient office de banque).
En 1912, un bâtiment est construit pour les services de la Poste et le logement du Receveur des Postes. Le rez-de-chaussée héberge le corbillard (à cheval) et la pompe à incendie.
En 19 , suite à la suppression du poste de Receveur, le bâtiment est transformé : agence postale au rez-de-chaussée et appartement au 1er étage.
Anecdotes
La boulangerie
Au début, il y avait 2 boulangeries dans le village :
- une boulangerie dans l’hôtel du Mont-Charvin (voir Hôtel du Mont-Charvin) ,
Le pain (au levain) était cuit dans le four à bois, derrière la boulangerie actuelle; le local de vente était à l’intérieur de l’hôtel du Mont-Charvin. En 1964, le local de vente est déplacé à son emplacement actuel.
- une autre boulangerie chez Lansard.
En 1954, la boulangerie « chez Lansard » devient un simple dépôt de pain, alimenté par l’autre boulangerie ; le transport du pain s’effectuait à l’aide d’un barrot, toujours accompagné par le chien Valdi (voir photo). Cette activité cessera définitivement en 1960.
Aujourd’hui, la boulangerie a rénové les installations (fours électriques) et complété ses activités : pâtisserie, vente de journaux, « épicerie 1ère nécessité ». Une 2ème boulangerie a été ouverte au col de Merdassier (établissement honoré par le guide Gault et Millau en 2017).
Anecdotes
Le quartier de la forge
Dans le quartier de la forge, il y a eu une forge, une épicerie-mercerie (chalet visible sur d’anciennes cartes postales, mais aujourd’hui disparu), une fabrique de seilles (seaux en bois) et de tonneaux (« chez Robinet) » et la fruitière. tous ces commerces ont disparu. L’atelier de poterie Polkadot s’est installé à l’emplacement de l’ancienne fruitière.
Anecdotes
Le quartier « chez Lansard »
« Chez Lansard » était le nom de l’hôtel/restaurant/bar situé à l’emplacement de l’actuelle Auberge du Sulens. Ce bâtiment a également abrité une boulangerie, puis un dépôt de pain.
L’aménagement du quartier « chez Lansard » a permis l’installation de nouveaux commerces : auberge du Sulens, magasin de produits régionaux « Saveurs et terroirs », salon de coiffure, 2 magasins de produits originaux et uniques (entièrement réalisés à la main) « Myne » et « LeLoupSortduBois ».
Anecdotes
La nouvelle mairie
La mairie actuelle (ainsi que l’Office de Tourisme) fut aménagée en 19xx dans une ancienne maison d’habitation.
Ce bâtiment abrita autrefois la quincaillerie/mercerie/… Vaillend et l’épicerie Lambersend (voir Commerces)
Anecdotes
Résultats du concours photo 2016
Résultats Concours Photo 2016
Pendant l’été, Manigodins et touristes ont été invités à participer à un concours photo sur le thème « Le village de Manigod et ses hameaux. A vous de nous les montrer tels que vous les aimez ! »
Une quinzaine de photographes amateurs ont parcouru la vallée en quête du cliché vainqueur.
Les meilleurs clichés ont été récompensés lors du repas-spectacle du 13 novembre 2016 à la Salle des Fêtes de Manigod.
- Concours Photo 2016 – 1er Prix Enfant
- Concours Photo 2016 – 1er Prix Adulte
- Concours Photo 2016 – 2e Prix Adulte
- Concours Photo 2016 – 3e Prix Adulte
- Concours Photo 2016 – 4e Prix Adulte