Alpages

L’agriculture à Manigod, en 2016

L’alpage, un espace agricole essentiel

Traditionnellement, les exploitations des zones de montagne « montaient » l’été tous les animaux sur les alpages de façon à pouvoir faire leur stock de foin pour l’hiver en vallée. La lourdeur des investissements nécessaires à la production laitière et les obligations de mise aux normes ont entraîné une diminution forte du nombre d’animaux laitiers inalpés et plus encore du nombre d’unités de transformation fromagère en alpage.

A l’inverse de cette évolution générale, à Manigod comme sur l’ensemble du Pays de Thônes, ces pratiques sont encore extrêmement fréquentes parce qu’elles sont indispensables au maintien de l’activité agricole et la majorité des exploitations :

  • les alpages, qui représentent 64 % de la SAU (Surface Agricole Utile) des exploitations, assurent l’essentiel du pâturage qui permet bien sûr de nourrir les animaux pendant 5 mois mais aussi de respecter les cahiers des charges des AOP (Appellation d’Origine Protégée) et de faire aussi un peu de foin en vallée,
  • la pratique de l’alpage, en sortant des villages les troupeaux et une bonne partie de l’activité agricole, rend possible la cohabitation des exploitations d’élevage avec une population résidente et touristique importante. Elle limite, à la période où elles sont le plus importantes, toutes les nuisances liées à la présence des troupeaux (mouches, odeurs, bruits, troupeaux sur les routes…).

62 % des exploitations laitières de la commune montent leur troupeau laitier en alpage et y assurent la fabrication.

Toutes productions confondues, 19 exploitations (73 %) vont en alpages et 14 sur Manigod (54 %) ; les autres vont plutôt dans les communes voisines, La Clusaz, Serraval, Le Bouchet Mont-Charvin et Thônes. Seule une exploitation va réellement loin, sur la commune de Leschaux.

Les surfaces d’alpage exploitées par les exploitations de Manigod sont de 1 016 ha. Il s’agit bien de SAU, c’est-à-dire de surfaces réelles exploitées, déduction faite des zones qui ne sont pas en herbes, rochers ou bois.

Les 3 exploitations ovins viande montent en alpage dont 2 sur la commune.

4 alpages de la commune sont exploités par des exploitants extérieurs : deux alpages accueillent des vaches laitières, un alpage des chèvres et un alpage des moutons pour une surface totale de 236 ha.

La pratique d’alpage laitier reste traditionnelle avec des alpages individuels qui sont le prolongement de l’exploitation de vallée. Les alpages sont équipés de chalets complets avec le logement, l’étable et la fabrication. Ces chalets sont majoritairement modernisés et bien équipés.

Une des particularités de Manigod est le fort engagement de la commune sur les alpages puisqu’elle en possède 7, tous équipés de chalets ou d’abris de berger.

A Manigod, l’agriculture est une activité qui compte

Cet article reprend les grandes lignes du diagnostic agricole demandé en 2015 par la Commune à la Chambre d’Agriculture Savoie Mont-Blanc à l’occasion de l’élaboration du PLU (Plan Local d’Urbanisme).

Des fermes nombreuses

Avec 26 exploitations agricoles professionnelles, Manigod est la deuxième commune agricole de la Communauté de Communes des Vallées de Thônes (CCVT) ; c’est loin derrière le Grand-Bornand (43 fermes) mais largement au-dessus de la moyenne qui est de 14 fermes par commune. A l’échelle de la Haute-Savoie, c’est même une «grosse» commune agricole qui, bien que située en zone de haute montagne, affiche des statistiques que bien des communes de plaine pourraient lui envier.

Fait assez exceptionnel, ce nombre n’a pas changé en 10 ans, avec certes des exploitations qui ont arrêté et d’autres qui ont été créées !

Autre qualité, les sièges d’exploitation sont plutôt bien répartis sur le territoire de la commune, 19 sur l’Adroit et 7 sur l’Envers ; ce qui est un vrai atout pour l’entretien des paysages.

Un avenir assuré

Ces 26 exploitations comptent 43 chefs d’exploitations, individuels, associés ou conjoints collaborateurs. Ils correspondent à plus de 40 ETP (Équivalent Temps Plein). 7 exploitants sont double-actifs, soit à l’année, soit uniquement pour la saison d’hiver; 19 fermes comptent au moins une personne de moins de 45 ans ; ce qui signifie que près des ¾ des exploitations ont d’ores et déjà une visibilité à 20 ans.

L’agriculture est donc bien présente à Manigod et pour longtemps !

Une agriculture 100 % familiale

Aujourd’hui, les exploitations agricoles sont de plus en plus sociétaires et c’est le cas aussi à Manigod pour près de 60 % des exploitations. Néanmoins dans les Aravis, l’agriculture reste très familiale avec le plus souvent des liens de parenté entre associés, GAEC (Groupement Agricole d’Exploitation en Commun) ou EARL (Entreprise Agricole à Responsabilité Limitée), entre parents et enfants, entre frères et sœurs ou entre époux. A Manigod, la totalité des exploitations sont dans ce cas !

Des vaches et des vaches, des chèvres et des moutons

Dans les fermes de Manigod, il y a d’abord des vaches laitières puisqu’elles sont présentes dans 19 exploitations et qu’elles représentent près de 3/4 des UGB (Unité Gros Bétail – équivalent qui permet de comparer les espèces domestiques : 1 vache = 1 UGB ; 1 génisse = 0,6 UGB ; 1 chèvre ou 1 brebis = 0,15 UGB).

En proportion, il y a peu de génisses. En effet, pour assurer le renouvellement d’un troupeau de vaches laitières, il faudrait avoir autant de génisses, tous âges confondus, que de vaches ; alors qu’à Manigod, en moyenne, il n’y a que 0,27 génisse pour 1 vache ! Ici, comme sur l’ensemble des Aravis, on élève peu de génisses parce qu’on manque de surface pour récolter le foin pour l’hiver et de place dans les bâtiments. Alors, on vend les petites génisses, souvent à des fermes des Hautes-Alpes, puis on les rachète prêtes à faire du lait ; un système qui permet de « retrouver sa génétique ».

Il y a aussi plus de 300 chèvres avec une vrai spécificité : 1 seule exploitation spécialisée et 5 troupeaux mixtes vaches et chèvres ; ces troupeaux mixtes, qui étaient le système traditionnel des Aravis, ne subsistent plus qu’à Manigod ; la complémentarité des animaux au niveau du pâturage présente pourtant un réel avantage.

Autre particularité, la présence d’une exploitation en ovin lait, production pour le coup pas du tout traditionnelle dans les Aravis mais qui constitue en atout pour la diversification de l’offre de produits agricoles et ce d’autant que la demande est forte sur le lait de brebis. On compte aussi 375 brebis mères destinées à la production d’agneaux pour la viande ; ce nombre est largement sous-estimé, les petits troupeaux étant considérés non professionnels et les moutons venant de l’extérieur n’étant pas comptés ici ; il faudrait au moins ajouter les moutons qui viennent en Alpage à Tardevant ou qui sont pris en pension à l’Aulp de Fier ou à La Blonnière, soit près de 2 600 moutons.

Production des fermes à Manigod

Une diversité de fromages

Les 21 exploitations laitières transforment toutes le lait à la ferme : près de 4 millions de litres de lait qui vont donner 440 tonnes de fromages.

Le principal fromage produit c’est bien sûr le reblochon fermier AOP (Appellation d’Origine Protégée). Pour 17 exploitations, c’est la production principale même si la plupart font aussi de la tomme au moins pour la vente directe et au printemps ; 2 exploitations fabriquent uniquement de la tomme et 7 exploitations d’autres fromages comme l’abondance (AOP), la raclette ou des spécialités…

Pour les exploitations en chèvres et ovins lait, les productions sont plus diversifiées : tomme, persillé, lactique et chevrotin AOP.

La transformation à la ferme est à l’origine du dynamisme exceptionnel de l’agriculture des Aravis grâce, bien sûr, à la plus-value qu’elle apporte, grâce aussi à la notoriété du reblochon mais aussi grâce à l’organisation commerciale qui lui est associée historiquement. Alors qu’ailleurs, les producteurs fermiers doivent aussi s’occuper de vendre leurs produits, les affineurs, comme la Coopérative du Reblochon de Thônes ou l’entreprise PACCARD à Manigod, terminent l’affinage et assurent la commercialisation y compris partout en France et même un peu à l’exportation ; cette diffusion importante des fromages et notamment du reblochon, permet de maintenir en amont un grand nombre de producteurs.

Si la vente directe et la vente en circuits courts (1 intermédiaire maximum : GMS, crémiers, restaurants) se développent, la commercialisation par l’intermédiaire des affineurs reste prépondérante.

Un lien fort au territoire

Les exploitations de Manigod déclarent 1 600 ha de SAU (Surface Agricole Utile = surface réellement exploitée déductions faites des bois, haies, chemins et rochers présents sur les parcelles). Ces terres sont à plus des 3/4 situées sur Manigod ; la proportion atteint même 90 % pour les surfaces du bas. On peut donc dire que les agriculteurs de Manigod exploitent à Manigod ! 73 % des surfaces d’alpages sont sur la commune mais on pourrait presque y ajouter 2 alpages laitiers qui sont limitrophes ; une seule exploitation va en alpage sur un secteur éloigné.

La surface moyenne des exploitations est de 61 ha. Mais cette moyenne cache des disparités et on peut dire que les exploitations sont plutôt petites : 60 % des exploitations ont moins de 60 ha et les exploitations les plus grandes intègrent souvent d’importantes surfaces d’alpage à faible productivité.

Des surfaces à faible productivité

Il n’échappe à personne que Manigod est une commune pentue.

On distingue en effet deux unités géographiques qui correspondent aussi à des pratiques agricoles différentes et complémentaires :

  • La Haute Vallée du Fier, vallée en «V» très profond qui donne des pentes fortes et régulières sur lesquelles l’agriculture a toutefois pu s’installer partout et qui restent à ce jour globalement bien entretenues ;
  • La Chaîne des Aravis – entre la Pointe de Merdassier et le Charvin – et la Montagne de Sulens, secteurs de haute montagne qui comportent des zones d’alpages très étendues avec des pâturages de qualité mais souvent accidentés et difficiles d’accès.

L’étude réalisée par la Chambre d’Agriculture Savoie Mont-Blanc et qui porte sur les surfaces du bas (hors alpages) ne fait apparaître que 24 % de terres agricoles de bonne qualité, c’est-à-dire facilement fauchables ; ces terres sont particulièrement importantes parce qu’elles permettent une récolte facile des foins pour l’hiver. Les surfaces de qualité moyenne représentent 40 % ; une grande partie est néanmoins fauchée mais il faut du matériel spécifique, adapté à la montagne, très cher, qui pour autant ne permet pas d’aller très vite et dont l’utilisation comporte des risques.

Enfin, les surfaces de faible qualité, les plus pentues, non mécanisables et souvent de qualité agronomique moindre, représentent 36 % ; elles sont pâturées souvent par les génisses et les moutons.

Et pourtant des surfaces précieuses indispensables aux exploitations

Avoir des surfaces est indispensable à une exploitation agricole puisque c’est la base de l’alimentation des troupeaux. Préserver les surfaces agricoles est donc particulièrement important à Manigod où la plupart des fermes manquent déjà de surfaces. Une taille plutôt petite et des surfaces de faible qualité font que les exploitations n’arrivent pas à produire le fourrage nécessaire aux troupeaux et une partie du foin doit être achetée ; on estime les achats à plus de 1 600 tonnes soit l’équivalent de 300 ha de terrain de bonne qualité. C’est beaucoup puisque cela représente plus de 50 % des surfaces actuellement disponibles en vallée et c’est sans compter les surfaces qui seraient nécessaires à l’élevage des génisses de renouvellement.

Les surfaces à proximité des bâtiments sont également particulièrement importantes puisque ce sont celles qui permettent le pâturage des animaux laitiers qui doivent rentrer pour la traite. Elles sont aussi un espace qui facilite le fonctionnement au quotidien et permet d’entretenir de bonnes relations avec la population ; il faut reconnaitre que l’activité agricole peut être à l’origine de nuisances, bruits, mouches, odeurs, qui sont largement atténuées par l’éloignement ; si de nombreuses situations sont un héritage du passé, il est indispensable d’éviter maintenant tout rapprochement des habitations vers les fermes.

Une activité multifonctionnelle

Avec plus de 4 millions de litres de lait, Manigod produit 15 % du lait des Aravis, génère un chiffre d’affaire des exploitations supérieur à 4,3 millions d’Euro, auquel il faudrait ajouter le chiffre d’affaires des entreprises liées à l’agriculture.

On estime qu’un actif agriculteur crée de à 5 à 7 actifs, bien sûr, pas forcément au niveau d’une commune mais à l’échelle d’un territoire : approvisionnement (matériel et équipement, aliments du bétail), entreprises de l’aval (affineurs chez nous et metteurs en marché), services à l’agriculture (contrôle laitier, services techniques, gestion…), travail confié aux artisans locaux mais aussi sur un secteur touristique, tout ce qui tient de la valorisation et à l’image des produits…

Au-delà de cet aspect économique, l’agriculture est une activité multifonctionnelle qui :

  • constitue un important facteur d’attractivité pour ce territoire : c’est un vecteur essentiel de l’identité du territoire et un véritable patrimoine vivant avec ses produits reconnus qui participent à la notoriété du territoire et des pratiques traditionnelles conservées (montées en alpage, foires, cloches…),
  • répond à une demande sociale de qualité et d’authenticité : des produits sous signe de qualité (AOP) qui répondent à des cahiers des charges contrôlés, garantissant une production extensive, naturelle et respectueuse de l’environnement,
  • participe largement à la vie du village en assurant une présence constante : les agriculteurs travaillent sur place, font de la vente à la ferme, font vivre les alpages, participent volontiers aux animations (foires, fêtes, pots d’accueil…), leurs troupeaux sont visibles partout,
  • participe à la qualité de l’environnement : des modes de production qui se passent des pesticides et des engrais chimiques, l’entretien de paysages ouverts, une fixation importante du carbone par les prairies naturelles, une biodiversité floristique élevée dans les prairies et les alpages (plus de 50 espèces différentes de plantes quand les forêts en ont moins de 10) qui participent, grâce à la présence d’écosystèmes variés, à la biodiversité faunistique.

Les principaux chiffres de l’agriculture de Manigod, en comparaison du périmètre de la CCVT

(Données Chambre d’Agriculture Savoie Mont-Blanc – 2015)

CCVT MANIGOD
Nombre d’exploitations professionnelles 189 26
Nombres d’actifs 455 43
Equivalents temps-plein 380 40,2
Exploitations familiales 75% 100%
Pérennité assurée (nombre d’exploitation) 88% 25 – 96 %
Nombre d’exploitation d’élevage 98% 26 – 100 %
Nombre de vaches laitières 5500 755
Nombre de chèvres et brebis laitières 2100 422
Production laitière 27 500 000 L 3 900 000 L
Transformation à la ferme 95% 100%
Nombre de brebis mères 1700 463
SAU totale des exploitations (ha) 10 800 ha 1 600 ha
SAU moyenne des exploitations (ha) 46ha 61ha

L’Aulp de Fier d’en haut et L’Aulp de Fier d’en bas

Documents d’archives
31 décembre 1882 : achat de la montagne dite de l’Haut de Fier

Le Conseil fait connaître à l’assemblée que la montagne dite de l’Haut de Fier est mise en vente ; que la commune de Manigod peut acquérir cet immeuble qu’elle avait possédée autrefois, et en outre des avantages qui reviendraient à la commune de cette acquisition, elle ferait cesser le nombre de procès-verbaux qui, à peu près toutes les années, résultent de cette montagne sur le terrain communal.

…prie le Conseil de prononcer qu’il entend faire l’achat de la dite montagne, et demande jusqu’à quelle somme il pourrait aller aux enchères.

….Considérant les avantages incontestables qui résultent pour la commune de l’achat de cet immeuble, en fournissant, dans quelques années, un produit toujours assuré, et désirant d’ailleurs de faire cesser les disputes continuelles qui surviennent entre les propriétaires voisins du territoire communal pour le motif indiqué ci-devant… le Conseil à l’unanimité, prie le Maire d’acheter la dite montagne au nom de la commune.

23 mars 1883 /Préfecture de la Haute-Savoie/ autorisation de vente ou d’acquisition par une commune
Le Préfet de la Haute-Savoie…

  • vu la délibération du Conseil municipal de Manigod en date du 31 octobre 1882, et du 4 février 1883, votant l’acquisition au pris de 35 600frs de la montagne dite du Haut de Fier, appartenant à la dame Prévost Marie, veuve de Mr Plantamour Emile,
  • la promesse de vente inscrite le 31 octobre 1882 par Sr Cuillery JF, mandataire de la dame veuve Plantamour
  • le procès-verbal d’expertise dressé le 18 février 1883 par r Gay, maire des Clefs,
    considérant que l’acquisition projetée est avantageuse en ce qu’elle donnera une plus-value considérable aux propriétés communales avoisinantes et enclavées en partie…, Mr le maire est autorisé à passer acte authentique de l’acquisition de la montagne de l’Haut de Fier.

joint acte 7 décembre 1882 constitution mandataire d Mme Plantamour, J F Cuillery, maître d’hôtel à Thônes

2 E 9412 / notaire André à Thônes
29 mars 1883 / n°109 / acquisition de la montagne de l’Haut de Fier

Vente d’immeubles en faveur de la commune de Manigod, représentée par Mr Pierre Accambray, son maire

Prix 35 600

Par devant Mr Barthélémy André, notaire à Thônes, ont comparu,
D’une part :
Mr J.F Cuillery, maître d’hôtel, demeurant à Thônes, agissant en qualité de mandataire de Mme Marie Prévost, veuve de Mr Emile Plantamour, propriétaire, demeurant à Genève, aux termes de procuration du 7 décembre 1882…. (annexé au présent),
D’autre part, Mr Pierre Accambray…, maire du même lieu, propriétaire demeurant à Manigod, agissant en cette qualité, comme chargé de l’exécution d’un arrêté de Mr le Préfet de Haute-Savoie du 23 mars courant,

De Mr Joseph Veyrat-Durebex…, conseiller municipal,

Lesquels comparant ont éxécuté comme suit :

La propriété dénommée montagne de l’Haut de Fier possédée par Mme veuve Plantamour, née Prévost, sur ladite commune de Manigod, contenant chalet, pâturages, lac, bois et rochers de le contenance de 190 ares, 67 ares et 92 centiares, représentée à la Mappe locale, sauf erreur par les n° entiers 9442 9443 9444 9463 9464 9465, et par partie de ceux 9462 9467 94568, et confiné au couchant par la propriété de Claude Avettand-Fenoêl, au nord par la commune d’Ugine et des autres côtés par celle de Manigod

Origine de la propriété

Mme Plantamour se trouve propriétaire des immeubles dont il s’agit, tant en sa qualité d’héritière pour une moitié de Mr Louis Alexandre Prévost, son père, que pour s’être attiré, par acte du 10 mai 1870, aux minutes du notaire soussigné, les droits de Mme Amélie Prévost, épouse de Mr…, sa sœur, et sa cohéritière pour l’autre moitié de la succession paternelle.

Ces immeubles étaient parvenus à Mr Prévost, en vente que lui en avait faite Mr le Baron Antoine François Auguste Saladin, de Genève, par acte du 15 avril 1850 (Mtre Perreard, notaire à Annemasse), et en vertu d’un acte d’échange passé avec la commune de Manigod le 18 juillet 1863, devant Mtre Bailly, notaire à Annecy),

Enfin, ces immeubles avaient donné lieu à une délimitation intervenue entre Mr Prévost, la commune de Manigod et le sieur Avettand-Fenoël, du même lieu, réglé par procès-verbal du 4 novembre 1852.

Prix : la présente vente a été consentie pour le prix de 35 600frs

Au 1er janvier 1883, exigible le 1er janvier 1884, mais pouvant être payé plus tôt, soit lorsque la commune acquéresse aura réalisé l’emprunt qu’elle est autorisée à contracter pour éteindre cette dette.

12 juillet 1885 : acquisition de vieux chalets
…prient Mr le Préfet autorisation d’acquérir les vieux chalets de montagne du Haut de Fier et du communal adjacent..

? (retrouver début)

Chalet ( ?) qui était entouré de toutes parts par les pâturages communaux de Manigod.

(cadastre section C n° 153 et 154)

Acquis par acte du 15 février 1911 (Mtre Denarié notaire à Thônes)

Par testament du 5 juillet 1884 (Mtre Favre notaire à Thônes, par lequel Veyrat Seran Emmanuel ( ?), feu Jean, avait légué la dite construction à Mme Josserand née Avettand Raffin( ?)

23 octobre 1921 : enquête préliminaire par laquelle le Conseil municipal de Manigod demande l’autorisation d’acquérir 3 chalets situés sur les pâturages communaux de Tardevant, pour le prix global de 9400 Frs.

Avis du commissaire enquêteur : considérant que la commune, en faisant l’acquisition des chalets dont il est question fait une opération qui deviendra d’un rapport très important par la suite et qu’elle acquiert les chalets dans de très bonnes conditions.

… avis favorable..

…l’acquisition des 3 chalets de Tardevant lui permettra d’améliorer la montagne pastorale de ce lieu et de la louer un fort prix, d’où nécessité d’acheter ces trois bâtiments. La dépense en résultant sera largement recouvrée dans l’avenir par la plus value de la location que la commune retirera de la montagne de Tardevant.

(chalets appartenant à Fillion-Robin Jean, Fillion-Robin Léopold Marius, Veyrat-Delachenal Louis).

28 décembre 1929 : achat du chalet de la Blonnière

Josserand Eugène et Avettand Raffin

Mr le Président expose que les pâturages communaux de la Blonnière ont été mis en adjudication publique et loués le 22 avril 1928, mais qu’il n’existe aucun chalet appartenant à la commune pour abriter les exploitants.

(Acheté pour la somme de 1500 frs)